Le vagabong draconique (ft. Kurorai)

Les plateaux et montagnes de Tetralzyne qui ne sont pas de la chaîne de montagnes du Kanagan sont des lieux touristiques assez prisés pour la jolie vue qu'on obtient une fois leur sommets atteints.
Certaines d'entre elles sont réellement trop accidentées pour être laissées ouvertes aux humains et natifs, qui ne peuvent pas voler en cas de soucis. C'est d'ailleurs la situation dans laquelle se trouve le mont Rhébeck, haut de près de douze kilomètres, dépassant certains nuages. Une neige noire composée à moitié d'oxyde de nitrozyne, un métal très utilisé en industrie sur cette planète, tombe en permanence sur ses plus hauteurs les plus éloignées du plancher des vaches.
C'était aussi la montagne parfaite pour entraîner les recrues des forces spéciales : Des avalanches constituées à 50% de métal, ça forge le caractère et la discipline.
Et aujourd'hui c'était toute une compagnie, forte de 200 jeunes rêvant d'aventures, d'action, de gloire et de reconnaissance, qui s'aventurait sur les dangeureux flancs de la montagnes, dirigés par un Edward Dubaern malade et affaibli par ses derniers combats lui même accompagné par le chef des forces d'intervention du Monolithe, Harygina Rayugine, et une dizaine de médecins.
L'escalade s'était faite sans encombres, si ce n'est un malaise de l'Empereur qui manqua de perdre connaissance juste après une avalanche. Mais quelque chose clochait : Un homme était déjà présent en haut.
Le leader du pays, à nouveau sur pieds, s'approcha de lui d'un pas sûr mais assez lent.

Et bien, cet endroit est censé être interdit à tout civil hors week end et fêtes nationales. J'peux savoir d'où tu viens pour ignorer ça ?

Oh, vous savez, j'ai toujours eu un peu de mal avec les endroits "interdits". Je considère plus ceci comme un challenge que comme une prévention.

Kurorai regardait au loin, les yeux perdus dans le vide de l'horizon et ses cheveux au vent.

J'étais de passage dans le coin et je me suis dit que la vue devait être pas mal d'ici.

Se retournant de façon à ne pas faire tomber la valise à ses pieds jusqu'en bas de la montagne, l'homme se tourna finalement vers celui qui venait de le questionner.

L'Empereur ne bougea pas mais affichait cependant un léger sourire. Alors que les recrues se sentaient vexées par l'insolence de cet homme, le chef des forces spéciales s'interposa alors qu'un nouvel homme arriva aux côtés de ce dernier, coiffé d'un couvre chef blanc à mi chemin entre le képi français et le képi soviétique.

Le nouvel arrivant avait aussi une cape, sur laquelle on pouvait lire "141" en chiffres Iowyn, une épée de chaque côté de sa ceinture, une faux sous la cape et un "uniforme" rappelant plutôt les habits d'Edward avec le manteau noir et le pantalon rouge.

-Ah, Streltsy, qu'est-ce que tu fous là ?
-Rappelle toi le dernier clandestin que t'as voulu arrêter...T'as fini à l'hosto. lança froidement ce qui était visiblement un maréchal.

Les recrues étaient toutes passées au garde à vous. Le chef du pays les regardait du coin de l'oeil.

Maréchal Streltsy, Chef Rayugine, arrêtez de vous battre ou je vous déglingue en une seconde.

S'avançant à nouveau vers l'inconnu, il avait cette fois un regard dur. Le genre de regard que seul un homme passé par de nombreuses guerres sans sombrer dans la démence pouvait donner. Tout en le dévisageant, il se mis à marcher autour de lui. Les deux chefs militaires n'osaient plus avancer ni parler.

J'ai déjà vu ta tête. Tu as fait l'objet de plusieurs rapport de trajets aériens illégaux au dessus de ma capitale. Je suppose que tu étais pas au courant mais pour faire court, voler sans mon autorisation au dessus de Miadne est interdit. Prochain fois que je t'y prends, ta tête me servira pour décorer un de mes camps de travail. Par contre si tu choisis d'obéir aux lois de mon pays et de répondre à mes questions, tu pourrais bien obtenir un poste et des autorisations te permettant de faire beaucoup de choses dans la légalité. Mais avant ça, raconte moi ton histoire. Qui t'es et d'où tu viens ? Pourquoi t'es ici ? Et c'quoi cette valise ?

Kurorai commença a ricaner tandis qu'il examinait son interlocuteur des pieds à la tête, puis d'un ton désinvolte presque moqueur lui rétorqua:

Oh vous savez moi je ne suis personne, quand à ce que je fais ici disons que c'est pour le travail. Vous comprendrez donc que je ne puis en dire plus et encore moins sur le contenue de cette mallette, secret professionnel oblige. Quand à votre proposition merci mais non merci je tiens à mon indépendance, faire le toutou très peu pour moi. Je préfère ma vie de nomade.

Il ajouta d'un ton vincicatif et provocateur:

Quand à votre "interdiction", comme j'ai dit plus tôt à votre compère je vois plus cela comme une espèce de challenge que comme une véritable interdiction mais soyez assuré que si vous voulez ma tête je me ferez un plaisir de vous la montrez de plus prêt mais je vous préviens elle ne sera pas si facile à déloger.

Sur ses paroles il poussa la mallette derrière lui du pied et se mis sur le qui-vive, conscient que la provocation ne passerai pas inaperçu il s'attendait à une réaction et plutôt musclé.

Les trois personnes en présence auraient tout à fait été en mesure d'éradiquer l'être en face d'eux. Le maréchal tout juste arrivé fit même repartir les recrues avant de revenir, l'un de ses deux sabres à la main.

Bien. Si tu veux me servir à la fois de boule et de quille pour ma prochaine partie de bowling, pourquoi pas. Mais avant ça, pour qui tu taff ? Et même si tu me dis pas qui, réponds seulement à la prochaine question si tu tiens un minimum à ta vie : Travailles tu pour Denshan, le Synaten, ou quiconque comploterait contre mon empire et pourrait donc nuire à mon peuple ?

Le visage des deux chefs d'armées s'était endurci, et semblaient prêts à intervenir aussi bien sur l'homme clandestin que sur leur propre empereur, qui commençait à avoir un rictus sérieusement dérangeant avec une jambe qui tremblait visiblement non pas de peur mais plutôt d'impatience.